كلمات في اللغة الأندلسية من أصل أمازيغي
Les noms berbères communs en Al-Andalus
Les plantes
- addad = Atractylis gummifera = chamé léon blanc ;
- aderyes = Thapsia garganica = thapsie ou faux fenouil ;
- adâr aylal (lit. « pied d’oiseau » ) = Carum ammioides = cerfeuil ;
- masmaqûrah (corruption d’ammas imeqquren, lit. « hanches larges » , à cause de ses vertus obstétriques) = Aristolochia longa = aristoloche longue ;
- atrar = Berberis vulgaris = épine-vinette ;
- awermi = Ruta montana = rue de montagne ;
- imliles = Rhamnus tinctoria = nerprun des teinturiers ;
- arghis = Berberis hispanica = épine-vinette de l’Espagne ;
- arq/k/jân = Argania sideroxylon = argan ;
- azezzu = Daphne gnydion = garou ;
- taqarni/unt « chardon d’Espagne » , reflété par Alcalá comme taqarnína, du latin cardus, à travers le roman carlina ;
- tasemmunt = Rumex acetosa = oseille commune ;
- taserghint = Telephium imperati = télèphe ;
- tighandest = Anacyclus pyrethrum = pyrèthre ;
- wajdim = Cacalia verbascifolia = cacalie, reflété par le Supplément de Dozy comme twjdh, sans vocalisation.
Les animaux
- afellus « poulet » , du latin pullus, mais qui n’est explicable en andalou qu’à travers le berbère ;
- aghlal « escargots » ;
- afennic « camard » , avec le sens de « mulet » dans le Vocabulista (vraisemblablement) ;
- arêzz « guêpe » (qui semble se trouver dans Alc. raçtábal « hanneton » , que nous relisons *(a) rêzz tâbbál « guêpe au tambour », à cause de son bourdonnement) ;
- issi ou tissist « araignée » (reflété dans le Madxal ila taqwîm allisân d’Ibn Hichâm Allaxmî comme sâs) ;
- taqerru (lit. « petite tête », étymologie probable du nom d’une espèce de faucon appelée tagarote en espagnol et portugais) ;
- taferma, qui est une sorte d’aigle du marais au Maroc, reflété par le Vocabulista, tafurmah ; il est expliqué dans cette source comme « la femelle du faucon », et reflété par l’emprunt espagnol atahorma, dont la forme est, sans doute, berbère, mais dont le second élément rappelle le latin falco femina (devenu *fémra en bas latin, et ayant subi une métathèse), ce qui, à notre avis ne veut pas dire que celui-ci en était le signifié exact mais qu’on l’appelait ainsi à cause d’une certaine ressemblance, ou même de vieilles bévues du peuple, comme dans le cas du narval, en andalou, rumíchkal, qui était pris pour le mâle de la baleine, selon la même source et le proverbe no 15 de Azzajjâlî.
Les vêtements
- agelmus et aqelmun « capuchon » (quoique ce mot, reflété comme cormúç¸ par Alcalá, est lui même d’origine latine : cumulus) ;
- aherkus ou arkas(en), « espadrille » (reflété comme hirkâsah et vraisemblablement un emprunt du latin calceus) ;
- amzur, « natte tressée avec un ruban » (reflété par Alcalá : mazúra et le Vocabulista : muzûra) ;
- seghnes « agrafe de collier » (lit. « aiguille », reflété par le Vocabulista : zaghnaz) ;
- tegra « écuelle,boîte » (reflété par le Vocabulista ta\qrah ; et Alcalá téqra).
Les armes
- aberqi « soufflet » ;
- agergit « sorte de javeline », reflété par Alcalá gargíyya,déjà arabisé, mais aussi par l’espagnol et portugais gorguz et le catalan gorgoto, plus proches du berbère ;
- agzal « pique courte caractéristique des Nord-Africains » (reflété , sous une forme diminutive, par l’espagnol tragacete, et normalement par Ibn Quzmân et Ibn ‘Abdûn, mais aussi par le Vocabulista ;
- zughzal, donné sous pugnus mais qui ne semble pas avoir signifié « coup de poing », attendu qu’il est traduit comme « gaffe » dans le Formulaire notarial d’Aljazîrî et qu’à son origines-ugzal signifie « avec la pique ») ;
- agh « jeter » (reflété par le Vocabulista : zagâyah et Alcalá zagáya « javelot », espagnol azagaya, vraisemblablement un vieux nom d’instrument).
La politique
- afrag « tente du sultan » (qui est passé en espagnol et portugais alfaneque) ;
- agellid « prince, roitelet » ;
- ameqran « chef » (qui pourrait se trouver dans Ibn Quzmân 27/8/4) ;
- amezwaru « premier, chef » (bien étudié par Dozy dans son Supplément).
Les techniques
- erkem, reflété dans Alcalá comme hérqueme « ragoût de tripes », suspect de dériver du latin farcimen ;
- isswi n tifayi lit. « sauce de viande « , reflété dans tafáya (cf. marocain tfaya, cf. aussi l’espagnol atafea dont le véritable sens vient d’être découvert par notre collègue de l’Université de Cadix, J. Bustamante) ;
- tlexsâ, reflété par taraxsâ dans les proverbes d’Azzajjâlî, un met de fèves cuites (qui semble se rattacher à la racine arabe rxês « être tendre ») ;
- adghes « colostrum » (chez Ibn Hichâm Allaxmî) ;
- aghrum « pain », reflété par aqrún « sorte de crêpes qu’on mange avec du sucre ou du miel », selon le livre de cuisine publié par A. Huici ;
- zebezzin, mentionné par Alcalá comme une sorte de couscous aux légumes, mis en rapport par Dozy avec des mots semblables du Nord de l’Afrique, peut-être issues du bas latinpisellum « pois » ;
- tarfist, nom du dessert appelé rafîsah en arabe, mais dont la forme berbère est reflétée par le susdit livre de cuisine et, avec métathèse, par le catalan ratafia, qui est passé en français comme le nom d’une certaine liqueur douce aux noix vertes ;
- berkukes « couscous à gros grains » qui pourrait se rattacher au latin praecox « fait trop vite ».
La vie sociale
- tameghra « repas de mariage » dans le Vocabulista in arabico ;
- smens « festin » ou plus exactement « dîner », reflété aussi dans cette source par asamas.
Divers
- ackd « viens ici » ;
- efkiyyi « donne moi » ;
- erwel « fuyez », trouvés par M. Bencherifa au cours de ses études sur les proverbes d’Azzajjâlî, et peut-être iccir « garçon » chez Ibn Quzmân, et qui ne sont en fait pas des emprunts mais simplement des mots berbères qu’il connaissait ;
- itermimen « le derrière », reflété comme tarámi dans les proverbes d’Ibn ‘Asîm ;
- asfirnes/n « sourire », reflété par le verbe nifarnas farnast dans le Vocabulista, quoique vraisemblablement provenant du grec euphrosyne;
- mummu « la prunelle de l’oeil » reflété comme mimmí dans le Vocabulista.