آخر المواضيع
تحميل ...
السبت، 9 مايو 2020

AU-DELA DU TAGDAL ET DU TASAWAQ.



AU-DELA DU TAGDAL ET DU TASAWAQ.

Le songhay septentrional englobe plusieurs variantes de la langue songhay , parleés au nord du Niger , au nord du Mali et au sud de l'Algérie.

Il s'agit du korandjé de Tabelbala , du tadaksahak de Menaka et de certains villages et campements des départements de Ouallam et Banibangou , ainsi que du tagdal et du tasawaq parlés uniquement dans l'espace nigérien.

Le tagdal a une base phonétique , syntaxique et lexicale essentiellement songhay , avec des emprunts non négligeables au tamasheq.il est référencé sous l'identifiant " tda" dans la certification des langues ISO639-3.
Le tagdal est la langue maternelle des touareg igdalens considérés comme la plus ancienne tribu nomade de l'Aïr.
Les igdalens nomades au tein clair, sont associés à la communauté vassale mais autonome des iberogans à la peau noire qui parlent le tabarog ou tihishit , une variante du tagdal.

Dans l'Aïr et l'Irhazer , le tagdal est parlé à Agadez , dans plusieurs campements nomades au sud d'Azelik , autour des puits d'Assaouas et d'Akenzigi , dans les villages de Fashoda , Teggida n' Adrar , Teggidda n' Tagait , Tirgit , Tiguerwitt et à Marandet dans la falaise de Tiguidit.
Dans l'Azawak et le Taddress , le tagdal et le tabarog constituent le vernaculaire des nomades iberogans et igdalens des départements de Tillia , Tchinta-Baraden , Aderbissinat et Abalak avec une forte concentration de locuteurs dans la commune rurale de Tamaya.
Dans le Tamesna nigérien , le tagdal est parlé à Assamaka dans la commune de In Gall a In-Abangarit , Tikikiténe , Tiraouene ainsi qu'a Tassatakoret au nord de Tassara.

Dans l'Ader Doutchi Maggia , les igdalens et iberogans sont surtout présents dans les villages et hameaux de la commune rurale d'Ibohamane au nord du département de Keita.
Dans la valleé de la Tarka(Nord-Dakoro et Ouest -Tanout) , les isherifens sans armes de Belbeji ainsi que des communes rurales de Gadabeji et de Soli--Tagriss ., utilisent le tagdal pour communiquer entre eux.

Pour ce qui est du tasawaq appelé également ingelsi , il est uniquement parlé dans la valleé de l'Irhazer , principalement à In Gall et à Teggidda n' Tessoumt. Il est référencé sous l'identifiant"twq" de la certification des langues ISO639-3 et doit son nom tasawaq au fleuve fossile Azawaq dont les isawaghans ( "ceux de l'Azawak" ) occupent les rives depuis le néolithique donc bien avant le passage d'Askia Mohamed dans la région.
Une langue trés proche de l'ingelsi , l'emghedeshi , était parleé jusqu'en 1920 à Agadez dont sept des onzes quartiers de la vieille ville , portent encore des noms songhay : hugumé , huguberi , tanaberi , tendekaïna , obitara ( heboutarey) et tamalakoye.

Il ya 100 millions d'anneés , l'Aïr ,.l'Irhazer , l'Azawak , le Tamesna et le Ténéré étaient constitués de mers , fleuves , lacs et oueds ; et couverts de marécages , de forêts denses , de plaines verdoyantes et de végétations luxuriantes où vivaient lions , girafes , antilopes , tortues , crocodiles et dinosaures.les hommes à la peau noire qui peuplaient toute la zone , étaient probablement les ancêtres de plusieurs groupes ethniques de l'ouest africain.

A partir du deuxieme millénaire avant notre ére et en raison de l'assèchement accéléré du sahara , les premiers habitants de la zone commencèrent leur migration vers le sud et le sud-ouest. Tel ne fut pas pourtant le cas des gobirawas , des tazarawas , des aznas et des songhay qui décidèrent de rester dans l'Aïr et l'Irhazer , où ils mirent en place les premiers établissements sédentaires de type urbain.

Les gobirawas accompagnés des aznas et des tazarawas fondèrent les cités de Bagzan , Agadez ,Tilinguilit et Maranda l'actuelle Marandet.
Les songay construisirent Teggida n' Adrar , Teggida n' Tagait ,.Anissaman , et fondèrent Takkeda l'actuel Azelik et Assodé la première capitale de l'Aïr , aujourd'hui en ruine. D'aprés Boubou Hama , Asso-Dé signifie en songhay le puit d'Asso ; et Asso était la fille de Tin Hanan l'ancêtre des touareg.Selon Suzanne Bernus , la zone englobant le massif de l'Aïr ,. La valleé de l'Irhazer et le sud de la falaise de Tiguidit , se trouve à la confluence de trois groupes ethno-linguistiques: les berbérophones, les songhayphones et les hawsaphones. Le cousinage à plaisanterie entre eux n'est donc pas un phénomène récent; il remonte à des milliers d'anneés à L'époque où ces trrois groupes ethniques vivaient ensemble à Agadez, à Takkeda, à Assodé et à Maranda où songhay et gobirawas détenaient le savoir-faire métallurgique.
On m'a longtemps appris que les songhay furent délivrés du poisson-génie qui les terrorisait par un arabe venu du Yemen.
On m'a longtemps répèté que les haoussa furent sauvés du serpent--génie qui les privait d'eau , par un arabe venu de bagdad.
Et si Za El Yemen ou Diabir Al Yamen n'était pas un arabe venu du Yémen mais un berbère songhoyphone des rives du fleuve Irhazer?
Et si Abu Yazid ou Bayajida n'était pas un arabe de Bagdad mais un berbère haoussaphone du massif de l'Aïr?

Et si le puit de Daoura et la marre de Koukia n'étaient que des répliques imaginaires des oueds et fleuves fossiles du sahara central où eurent lieu la rencontre puis le métissage entre des populations noires et des berbères venus du nord?
Et si le haoussa était la langue authentique des berbère Gobirawas adopteé ensuite par des populations de diverses origines?
Et si le mythe , la légende et le sherifisme l'avaient emporté sur la science et la vérité historique?

Ces questions restent poseés aux historiens , anthropologues , paléontologues , archéologues et linguistes du Niger , d'Afrique et du monde.
Et moi qui suis né de père songhoy et de mère haoussa , je commence à croire que mes lointaines origines ne sont pas cacheés dans les ruines de Saba la légendaire cité du Yémen , ni dans la gloire passeé de Ninive et de Babylone ; mais dans les vestiges enfouis de l'Aïr et de l'Irhazer , au carrefour de la négrité et de la berbérité !

Par BOUKARI D. ISSIFOU

© AYNEHÃ 24